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Photo du rédacteurPatrick Gheysen

Quand avez-vous invité Jésus à l'apéro pour la dernière fois ?

Qui donc est mon plus proche prochain ? Est-ce mon charmant voisin, tellement aimable, celui dont la pelouse si bien tondue, un vrai gazon anglais, me renvoie sans cesse à mes propres obligations envers mon petit lopin de terre qui fait office de jardin ?

Est-ce ce client récurrent, si gentil, mais presque trop, à tel point que parfois il m’amène aux bords du trépas, à la limite de la mort lente à force d’ennui ? Ou cet autre, pénible et suant, dont je devine qu’il m’a été envoyé pour ma sanctification personnelle (mais il y a encore du boulot). Mais qui donc est mon plus proche prochain ? Est-ce mon épouse, ou bien le magma bruyant et dynamique (devrais-je dire dynamite) que représentent mes 4 merveilleux enfants ? Est-ce que c’est notre chien (qui s’appelle Ginfizz de son vrai nom), ou encore nos deux cochons d’indes, Zoé et Tilleul ? Où plutôt peut-être le maire de mon village, qui a l’air bien brave, même si je ne connais pas ses opinions politiques, faute de le fréquenter suffisamment. Ou bien serais-je moi-même mon plus proche prochain ?


Si c’est le cas, drôle de cohabitation ! Entre le vieil homme et l’homme nouveau, franchement, je ne sais plus qui est qui ! Ou alors, mais je ne sais pas si cela serait très « théologique », ou très logique tout court, il m’est venu à l’esprit, mais je ne suis sûr de rien, que Dieu lui-même, en personne, serait peut-être, éventuellement, mon plus proche prochain…

Bien sûr, cela pose un problème, parce que Dieu n’est encore jamais venu s’inviter pour l’apéritif chez nous. Et je ne lui ai encore jamais envoyé d’invitation de ce genre. En fait, je ne sais pas du tout s’il est « apéritif » ?


D'après ce que j’en lis dans la gazette de l’époque où il était sur terre ("The Herald Gospel Tribune") quelque part du côté de la Galilée, il était plutôt du genre à traîner avec les gens de mauvaises vies, ceux qu’aujourd’hui on appelle les clodos, les zonards, les pétasses, les rastas, les beurs, etc., enfin tous ceux qui font tache quoi…

Donc je pense qu’il était peut-être bien « apéro », ne serait-ce que pour être amical avec tous ces gens, mais pas forcément au pastis, ni au gros rouge ; tout dépend de ce qui se buvait à l’époque. Comme je ne suis ni archéologue ni historien, je sais pas trop ce qui se buvait dans ces temps-là. Et après tout, on s’en fout, parce que l’intimité et la relation avec Jésus, c’est beaucoup plus subtil que la différence entre le Martini, le Pastis et le Whisky coca !

Donc, et je persiste dans mon questionnement, Dieu, au final, au travers de son fils Jésus-Christ, (qui, je vous le dit en aparté, à changé une quantité phénoménale d’eau en vin), ne serait-il pas en fait mon plus proche prochain ? Os de mes os, chair de ma chair, plus proche de mon intimité personnelle que qui que ce soit, résident permanent de mon « jardin secret », compagnon de longues dates, compagnon de toujours, compagnon pour toujours…


« Jésus, fils de Dieu, fils de l’homme, tu transcende mon quotidien, tu éclaires ma " pauvre vie", et tu en fait, non pas une vie de riche, mais une vie pleine de richesses, d’aventure, de paix et de joie, de combats surmontés, d’épreuves traversées, de découvertes et d’étapes d’épanouissement successives et progressives, qui dessinent pour moi un chemin qui a du sens. Et c’est dans l’intimité de ce cheminement que je souhaite te considérer comme "mon plus proche prochain".

Les théologiens s’en feront peut-être une source de soucis, certains seront peut-être contrariés, mais j’ai envie de voir les choses comme cela. Et comme Marie, la sœur de Marthe, j’aimerais m’asseoir à tes pieds pour être là, t’écouter, être proche, le plus proche possible, car dans cette proximité, cette complicité, cette intimité, se construit un lien que rien ne saurait détruire, un lien de qualité, un lien profondément spirituel, qui surpasse de loin tous les apéritifs du monde, je n’en doute pas un seul instant ! Et si l’ivresse du Saint Esprit est au rendez-vous, et bien, tant mieux, on ne s'en plaindra pas… »


Patrick GHEYSEN

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