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Guy Vignoht

Georges Rouault, peintre au service de Dieu


" Il n'y a pas d'Art Sacré, mais il y a l'Art Sacré de ceux qui croient, l'art de ceux qui ont la foi, il y a l'Art qui est un acte et non plus un spectacle, l'Art qui sonde les profondeurs". Georges Rouault.

L'atelier de Rouault au quatrième étage au fond du couloir, près de la gare de Lyon était une pièce où la lumière, filtrait par des teintures à mi-fenêtre. Sur des tréteaux, au centre de la pièce, une surface rectangulaire suportait des toiles, bassins d'acide à graver, litres, esquisses et papier divers dans un beau tohu-bohu. Rouault peignait debout souvent, les toiles posées à plat sur la table. Tout autour, à même la sol, cadres, cartons à dessins, toiles à l'envers, à l'endroit.

L'homme monastique, en robe de chambre ou en blouse, foulard bleu, calotte blanche sur la tête, avait conservé son regard émerveillé d'enfant de Belleville. La porte de cette sorte de cellule de moine était interdite.

"La Sainte Face". 1953 99x72 cm


Lorsqu'il sortait avec ses enfants sur les quais, près de Notre-Dame de Paris, dans son costume de tweed, cravaté, chapeau d'officier ministériel, je croyais voir un notaire de province visitant la capitale.


Or, il était le plus grand ouvrier de Dieu du XXème siècle qui avait peint la "Sainte Face". Avec le dessin d'ébène sur fond de blancs fondus, de gris-bleus violacés, il nous a transmis le regard du Christ qui nous regarde de face.

Et qui, peut-être, pense comme Saint Exupéry dans son immobile silence : "il faut faire pleuvoir sur l'Homme quelque chose qui ressemble à un chant géorgien




"Christ aux outrages". 1932 992x72.4 cm

Guy Vignoht, extrait de Univers des arts, n°22

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