Antoine Nouis
Pasteur de l'Eglise Réformée de France. Actuellement en poste à l'église de Passy-Annonciation à Paris. Exerce aussi un ministère dans le domaine de l'écriture et de la radio. Marié, père de quatre enfants.
Interview :
Antoine, peux-tu nous décrire ton activité, ou plutôt "tes activités" ?
Je suis pasteur de l'Eglise Réformée de France, actuellement en poste à l'église de Passy-Annonciation à Paris. J'exerce aussi un ministère dans le domaine de l'écriture et de la radio. J'ai écrit une petite dizaine de livres pour essayer de dire la foi au plus grand nombre, cela va des livres de prière à la catéchèse pour adulte et enfants, des recueils de conférences et de commentaires bibliques à un livre d'histoires pour enfants. J'aime raconter des histoires et m'investir dans une annonce de l'Evangile qui soit à la fois authentique, profonde et tolérante. J'anime régulièrement des retraites spirituelles.
Comment et dans quel contexte t'est venue cette idée d'écrire "Un Catéchisme Protestant" ?
Au début des années 90, j'ai pris la responsabilité pastorale d'un secteur de l'Eglise réformée de Valence. J'ai trouvé une église avec un noyau très actif, des hommes et des femmes qui témoignaient par leur vie d'un attachement réel à l'Evangile, mais avec une grande difficulté à dire ce à quoi ils croyaient. Je leur ai donc proposé un travail de mise en mot de notre foi. Pendant quatre ans, ce groupe s'est régulièrement réuni pour formaliser la façon dont ils pouvaient parler de Dieu, de Jésus-Christ, du Saint-Esprit, de la prière... de tous les grands thèmes de la foi. J'arrivais avec une proposition qui servait de base, ensuite j'intégrais à ma proposition les remarques qui avaient été faites dans la soirée. Cela a donné un premier projet que j'ai envoyé, à des agnostiques, des pasteurs et des professeurs de théologie pour leur demander leurs réactions (qui étais-je, moi, petit pasteur de base, pour écrire un catéchisme protestant?) La seule personne qui m'a sérieusement répondu est l'agnostique. Je suis reconnaissant de ses remarques qui m'ont conduit à insérer dans mon texte des encadrés pour illustrer, ouvrir, expliquer mon propos.
En rédigeant ce livre, avais-tu le désir de trouver le juste milieu entre les "fondamentalistes" et les "libéraux", ou bien plutôt ton intention était de proposer une synthèse plus large des différents courants théologiques historiques ?
Mon propos n'était pas de me situer dans un courant théologique mais de dire ma compréhension de ce que la Bible dit sur les sujets abordés. On n'est pas neutre et il serait faux de dire que je ne m'inscris pas dans un courant théologique mais j'ai du mal à le définir. En ce qui concerne ma lecture de la Bible, je me suis beaucoup inspiré de la méthode rabbinique qui m'a permis de dépasser l'alternative entre libéraux et fondamentalistes. C'est une lecture qui s'appuie sur un respect scrupuleux du texte, de chaque mot, chaque lettre... tout en multipliant les interprétations différentes, elle allie respect du texte et liberté dans l'interprétation. Elles repose sur la foi que Dieu est bien plus grand que nos interprétations particulières.
Comment commenterais-tu ce verset qui dit que : "La lettre tue, et l'Esprit vivifie..." D'après-toi donc, comment faut-il aborder la lecture de "l'Écriture Sainte" ? Comment éviter le piège de lire et d'appliquer la Bible au pied de la lettre, et comment laisser l'Esprit Saint "vivifier" cette lecture, et donc aussi notre vécu ?
Calvin disait que sans l'Esprit Saint, la Bible reste une lettre morte. Je peux lire un passage biblique sans qu'il me parle. Un incroyant peut lire la Bible sans qu'il se convertisse. Et puis, il arrive que je lise un passage comme s'il n'avait été écrit que pour moi, il rejoint mon actualité, mes questions, mes dérives peut-être. Là, je vois l'œuvre de l'Esprit. On ne peut ni enfermer ni maîtriser l'Esprit, on ne peut que l'invoquer. C'est la raison pour laquelle il n'est pas inutile, avant de lire un passage biblique de formuler une simple prière qui dirait : "Seigneur, que par ton Esprit, l'Ecriture devienne pour moi, aujourd'hui, parole de vie." Maintenant, il faut aussi avoir l'humilité de penser que, ce n'est pas parce qu'un texte m'a parlé d'une certaine façon qu'il doive en être ainsi pour tous les autres. Il faut laisser à l'Esprit la liberté de parler différemment, y compris par des interprétations différentes d'un passage de l'Ecriture.
Ce livre a-t'il, selon toi, trouvé un bon écho dans les milieux d'églises protestants et évangéliques ? Quels types de "retour" a-t'il suscité ?
Je n'ai eu aucun retour des autorités théologiques de mon Eglise et pratiquement aucun de sa direction. En revanche, le peuple l'a bien reçu. Encore hier j'ai reçu un coup de téléphone de la vice-présidente d'une Eglise de Nouvelle Calédonie qui était de passage à Paris et qui voulait simplement me remercier pour se livre. Très régulièrement, lorsque je me déplace pour faire des conférences, ou à titre privé, des personnes m'abordent pour me dire qu'ils ont lu "Un catéchisme protestant". Une personne d'origine évangélique m'a même dit qu'on devrait le distribuer dans la rue comme moyen d'évangélisation ???
Commentaires :
Titre: Interview de Antoine Nouis. Nom ou Pseudo: Michèle Stubbé Email: Pays: Belgique Réaction: Je viens de terminer le livre d'Antoine Nouis "Un catéchisme protestant". Je le remercie : il m'a permis de préciser ce que je croyais, mais sur lequel j'avais difficile de l'exprimer. Je trouve cependant dommage d'avoir pris ce titre : je suis en contact avec des catholiques (groupe oecuménique) et il faut leur préciser la position de l'auteur qui est dans la préface, sinon le sens du titre est pris au sens de "dogme". Ce qui provoque un quiproquo.
--------------------------------------------------------------------------------------------
Titre: Interview de Antoine Nouis. Nom ou Pseudo: lian Email: Pays: Réaction: Bonjour, Je viens de lire un ouvrage d'Antoine Nouis qui m'interpelle énormément. J'aimerais beaucoup le contacter, où trouver son e-mail ? Merci