La bible pour les nuls !
Eric Deminal
Éric Denimal est né en 1953. Après des études en théologie protestante, il a animé des émissions sur RMC dans le cadre de Radio Évangile puis s'est consacré à la réinsertion d'hommes en difficulté dans le Nord. Pasteur, il a été chargé de la communication de l'Alliance évangélique française. Ancien rédacteur en chef de l'hebdomadaire Le Christianisme au XXe siècle, il dirige aujourd'hui les Éditions LLB (Ligue pour la lecture de la Bible). Journaliste, conférencier, chroniqueur radio, il est également l'auteur d'ouvrages sur la foi protestante.
Interview :
Eric Denimal, vous êtes Rédacteur-journaliste du mensuel protestant « Christianisme Aujourd’hui », et vous venez de terminer la rédaction d'un livre au titre inattendu : La Bible pour les nuls. Pouvez-vous nous raconter la genèse de ce projet ? Comment tout cela a t'il commencé ?
L’idée me taraudait depuis longtemps, mais je ne parvenais pas à trouver une bonne piste pour la mettre à exécution. Pour atteindre le grand public et lui montrer toute la richesse de la Bible, il ne faut pas un livre publié dans une maison d’édition confessionnelle marquée par un catalogue très orienté. Mais quel est l’éditeur généraliste et présent dans toutes les librairies qui accepterait un tel livre d’introduction à la Bible ? Il y a deux ans, nous étions nombreux à réfléchir à la mise en place de « 2002 Année de la Bible ». Et lors d’un échange avec Stéphane Lauzet, secrétaire général de l’Alliance Evangélique Française, je lui lance : « L’idéal serait une Bible pour les Nuls, comme pour la célèbre collection que tout le monde connaît ! » C’était presque une boutade mais Stéphane m’a frappé sur l’épaule en me disant : « C’est exactement ça ! Pourquoi pas ? » Dans la foulée, j’ai pris contact avec les Editions First, responsables de la série « Pour les Nuls » et j’ai proposé l’idée. Aussitôt, l’éditeur s’est montré intéressé et nous nous sommes rencontrés plusieurs fois à Paris pour en parler. Au bout de plusieurs semaines, après avoir proposé un synopsis de ce qui me semblait utile de dire dans un tel livre, l’éditeur m’a demandé « Qui mieux que vous pourrait faire un tel livre ? ». Et la machine s’est mise en marche. J’avais un an pour rendre une copie de 500 000 signes ; j’ai livré 750 000 signes au bout de 15 mois.
Quelles méthodes avez-vous appliquées pour produire cet ouvrage, pour trier et organiser l'information ? Et surtout, comment rester neutre et «généraliste», sans arrière-pensées prosélytes, face à un thème aussi «militant» que la foi chrétienne ?
Le livre entrant dans une collection très calibrée, l’éditeur m’a donné un canevas très précis que je devais respecter. Pour l’aspect technique et la présentation de l’ouvrage, il me fallait répondre à des règles strictes avec des paragraphes courts, des encadrés, l’utilisation d’icônes de repérages etc. Pour le fond, il fallait aussi respecter la ligne éditoriale de la maison First. Il ne s’agissait pas de faire un livre d’évangélisation, avec des messages prosélytes. Il ne fallait pas non plus défendre une théologie ou une école de pensée. La consigne était de dire ce que la Bible contenait, l’expliquer, situer les histoires et traiter de l’esprit du message de Dieu. Ma qualité de journaliste devait être exploitée à fond en laissant ma fonction de théologien dans l’ombre. On peut facilement raconter l’histoire sainte sans obliger le lecteur à y adhérer. On peut relater l’histoire de la transmission, de l’écriture ‘et de l’Ecriture), de la formation de la Bible au travers des siècles, des auteurs, des situations politiques, religieuses, économiques sans prêcher pour autant. L’éditeur ne voulait même pas que l’on parle des interprétations multiples des textes ni des débats critiques ou fondamentalistes. Il voulait que le lecteur ferme le livre en sachant ce que la Bible contient et non ce qu’elle demande de croire. Je me suis rendu compte qu’une présentation de la Bible de façon culturelle et non cultuelle avait quelque chose d’exaltant ; c’est un véritable défi. Et finalement, dé-préoccupé d’un quelconque objectif d’embrigadement, j’ai trouvé une liberté nouvelle d’aborder le texte biblique pour mesurer à nouveau qu’il était d’une puissance surprenante.
Quelle approche avez-vous privilégiée pour respecter les différents courants qui se réclament de la Bible, tout particulièrement dans un pays marqué par une forte culture catholique, mais aussi dans le respect du contexte historique et culturel de l'ancien testament qui, quelque part, appartient au peuple juif ?
En cherchant à respecter le texte pour le transmettre tel qu’il est et non tel qu’il est lu par telle ou telle communauté de croyants, je crois avoir rendu à la Bible sa simplicité et sa force. En fait, je me suis dit que le texte biblique parlait de lui-même mieux de n’importe qui et qu’il fallait lui rendre la Parole. Surprenante démarche n’est-ce pas ! Mais quelle joie et quelle fraîcheur !
Mais du coup, il fallait bien présenter le texte et trouver les lignes les plus marquantes pour que le lecteur néophyte soit réellement enrichi. Par exemple, j’ai présenté chaque livre de la Bible et à chaque fois, j’ai proposé une citation plus ou moins longue de ces livres. La sélection s’est faite pour que le style et l’ambiance de l’auteur soient perçus, et en même temps, en conjuguant toutes les citations bibliques, que le lecteur puisse saisir le fil rouge de Dieu et son dessein à l’égard de l’humanité.
Pour m’aider dans la rédaction, j’ai pensé à des personnes très précises.
Par exemple, j’ai rencontré, voilà quelques temps, Yves Duteil qui me disait avoir tenté à plusieurs reprises de lire la Bible sans y parvenir. Tout en écrivant ce livre, je me suis dit que je devais « garder » Yves Duteil passionné. Le directeur de la maison d’édition est Juif mais non pratiquant. Il m’a dit : « j’espère apprendre plein de chose en vous lisant ». C’était stimulant de penser à ce « cas » en rédigeant mes textes. La responsable des relations presse est catholique pratiquante : je devais aussi penser à sa culture et à ses habitudes. La responsable du projet « La Bible pour les Nuls » est agnostique, mais curieuse d’apprendre.
J’ai sans cesse pensé à son attente en écrivant. Autant de paramètres à maîtriser pourraient paraître insurmontables, mais j’ai saisi cela comme des défis à relever. Et je me suis bien amusé, même si dans les derniers mois, je commençais à trouver la charge lourde. C’est que, même lorsque l’on connaît son sujet, 400 pages, c’est long !
Commentaire : Titre de l'article : Eric Denimal Nom ou Pseudo : régine Réaction : Votre approche est absolument fondamentaliste, il suffit pour s'en convaincre de voir les chronolgies hallucinantes de l'histoire d'Israël; cette option n'est pas celle de nombreux Chrétiens !!!!